Au total, 60 % des achats au Québec sont faits avec une carte de crédit, ce qui totalise 510 milliards de dollars, comparativement à 26 % avec la carte de débit (225 milliards) et 13 % comptant (120 milliards).
Consommation : les commerces paient pour votre carte de crédit
« Comme vous êtes un payeur exemplaire, nous avons l’honneur de vous proposer une hausse de votre marge de crédit. » Ça vous dit quelque chose? Normal : les institutions financières multiplient actuellement les efforts pour vous faire utiliser votre carte de crédit. Jacques Nantel nous explique ce qu’il en coûte aux commerçants.
Car le temps de Noël est une réelle ruée vers l’or pour les Visa et Master Card de ce monde.
Au Québec, les consommateurs dépensent près de 600 $ en moyenne pour leurs cadeaux de Noël chaque année, et ces transactions sont faites majoritairement par carte de crédit.
La popularité de ce mode de paiement profite donc aux institutions financières, mais ce que payent les consommateurs en frais de crédit n’est pas leur principale source de revenus.
De notre point de vue de consommateur, nous avons tendance à penser que ce sont les taux d’intérêt qui constituent leur principale source de revenus. Il n’en est rien. Ce sont plutôt les frais d’utilisation facturés aux commerçants qui remplissent leurs coffres.
Le marchand va payer un pourcentage variant entre 1 % et 3 % (mais généralement 1,5 %) de la valeur de votre achat à l’émetteur de votre carte de crédit. Si vous avez un programme de remise avec votre carte, c’est aussi le marchand qui en assume le paiement.
Or, la marge brute dans le commerce au détail au Québec tourne autour de 4 %, c’est donc dire qu’à la fin de la journée, une fois tous les frais fixes assumés, il en reste moins aux marchands et les gains réels se font du côté des institutions financières.
Au total, 60 % des achats au Québec sont faits avec une carte de crédit, ce qui totalise 510 milliards de dollars, comparativement à 26 % avec la carte de débit (225 milliards) et 13 % comptant (120 milliards). À noter que les transactions en espèces sont souvent de moins grande valeur. « C’est pour payer la gomme à mâcher », ajoute le professeur de marketing à HEC Montréal.
11 décembre 2018 – Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/gravel-le-matin/segments/chronique/98410/cartes-credit-institutions-financieres-banques-dette-temps-des-fetes